Vingt-cinq ans d’évolution de l’emploi dans les professions culturelles : 1995-2019

Architectes, professeurs d’art, professions littéraires, professionnels du patrimoine, des arts visuels et des métiers d’art, de l’audiovisuel et des spectacles : les professions artistiques et culturelles ont la particularité de constituer un ensemble de métiers très hétérogènes du point de vue des statuts juridiques, des conditions d’emploi et de travail.

En vingt-cinq ans, les professionnels de la culture ont connu une forte augmentation de leurs effectifs, bien supérieure à celle de l’ensemble des actifs.

Les statistiques sur les effectifs de l’emploi culturel qui y sont présentés s’appuient majoritairement sur l’enquête Emploi de l’Insee – comme dans la précédente étude du DEPS de 2014 et dans la fiche « Emploi culturel » de l’ouvrage annuel Chiffres clés.

Principaux résultats

Une forte augmentation des effectifs des professions culturelles

En vingt-cinq ans, les professionnels de la culture ont connu une forte augmentation de leurs effectifs (70 %), bien supérieure à celle de l’ensemble des actifs (19 %). Cette expansion concerne principalement les professions des arts visuels (141 %) et les professions de l’audiovisuel et du spectacle vivant (137 %).

En 2019, les individus exerçant à titre principal une profession culturelle représentent 2,5 % de l’ensemble des actifs occupés.

Une légère sous-représentation des femmes dans les professions culturelles

Alors qu’elles représentent près de deux tiers des étudiantes et étudiants suivant des formations culturelles, la part des femmes dans les professions culturelles s’élève à 45 % en 2019, soit une part légèrement inférieure à celle de la population active en emploi (48 %).

C’est au sein de la profession d’architecte que la part des femmes a le plus fortement progressé, passant de 16 % en 1995 à 38 % en 2019. On constate une augmentation de la présence féminine parmi les artistes (+ 9 points) et les cadres artistiques, de programmation et de production (+ 9 points également).

Un vieillissement des professionnels de la culture qui suit la tendance générale de la population active

Le vieillissement de toutes les professions culturelles, à l’exception des architectes, des photographes et des artistes plasticiens, ne concerne que les salariés, au sein desquels la part des moins de 40 ans passe de 60 % en 1995 à 46 % en 2019. La population des non-salariés en revanche rajeunit durant cette même période : 38 % d’entre eux ont moins de 40 ans en 2019 contre 33 % vingt-cinq ans plus tôt.

Des professionnels de la culture de plus en plus diplômés

La moitié des professionnels de la culture possède un diplôme équivalent au moins à un bac + 3 en 2019, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble de la population des actifs en emploi.

Une origine sociale favorisée des professionnels de la culture

En 2019, un cinquième des professionnels de la culture ont des parents dont la PCS est à dominante cadre, soit près de trois fois plus que pour l’ensemble de la population active en emploi.

Les enfants de familles à dominante ouvrière ou avec un parent ouvrier ou employé sont minoritaires parmi les actifs exerçant une profession culturelle ou artistique (respectivement 7 % et 8 % contre 18 % pour l’ensemble de la population active en emploi).
Une part stable de Franciliens (40 %) et d’étrangers parmi les professionnels de la culture (6 %)

On enregistre une baisse prononcée des Franciliens parmi les auteurs littéraires, les traducteurs et les professions des arts visuels. Seuls les métiers d’art, les architectes et les professeurs d’art connaissent au contraire une augmentation de la part des habitants d’Île-de-France parmi leurs effectifs.

Même s’ils ont connu une baisse, la présence des étrangers reste plus marquée chez les auteurs littéraires et les traducteurs (18 %). L’augmentation de la part des étrangers parmi les professeurs d’art, les métiers d’art et les architectes les placent à un niveau supérieur à la moyenne des professions culturelles.

Trois fois plus de non-salariés parmi les professionnels de la culture que parmi la population active en emploi

Ce sont les photographes (81 % en 2019), les professions des arts graphiques, de la mode et de la décoration (48 % en 2019) et les auteurs littéraires et les traducteurs (75 %) qui connaissent la plus importante progression de cette part en vingt-cinq ans. À l’inverse, on note une baisse de la proportion des indépendants parmi les architectes (52 % en 2019) et parmi les artistes plasticiens, où cette part reste toutefois élevée en 2019 (80 %).

L’organisation du travail des professionnels de la culture en 2019

La moitié des professionnels de la culture est soumise à au moins un horaire atypique (comme travailler le soir ou le dimanche) et 15 % exercent plusieurs activités professionnelles (contre 5 % parmi l’ensemble de la population active en emploi). Les professionnels de la culture se caractérisent par une prévalence particulièrement élevée de ceux qui enregistrent – pour l’ensemble de leurs activités professionnelles – moins de 20 heures travaillées (13 % contre 6 %), mais aussi de ceux qui déclarent un important volume horaire hebdomadaire total (42 % travaillent 40 heures et plus contre 35 % au sein de l’ensemble des actifs en emploi). Parmi les salariés culturels, 27 % travaillent à temps partiel, cette proportion s’élevant à 18 % parmi l’ensemble des salariés.

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