“Philemon”, nouvelle vidéo de CHAPELIER FOU [violon vs electro / Metz]

autoportrait
Chapelier Fou, de son vrai nom Louis Warynski, est aujourd’hui bien connu pour sa discographie exemplaire : trois albums (613, Invisible et Deltas), trois EP (Darling darling darling, Scandale! et Al Abama) et deux 12″ de remixes (Protest et Fuses). Depuis le début de sa carrière, les morceaux du compositeur messin ont toujours éveillé l’imaginaire de ses auditeurs, au point de voir apparaître régulièrement des « fan music video ». De la même façon, de nombreux artistes, metteurs en scène, réalisateurs ou comédiens ont fait appel à lui pour l’utilisation de morceaux existants comme pour des compositions originales. “Les Métamorphoses de Mr. Kalia” s’inscrit dans ce cadre très spécifique du travail de commande réalisé par Chapelier Fou. Le mini-album Kalia en est le tout premier témoignage discographique.
Au printemps 2014, Béatrice Lartigue et Cyril Diagne du collectif d’artistes Lab212 contactent Chapelier Fou alors que celui-ci finalise son troisième album Deltas. Les deux artistes l’invitent à participer à un projet d’installation d’arts numériques, « Les Métamorphoses de Mr. Kalia » dont le graphisme sera intégralement généré par du code et qui est proposé pour un contest à DevArt (firme réputée pour ses bases de données adaptées aux développeurs informatiques). Le projet est retenu par Google pour être présenté au sein de l’exposition « Digital Revolution » proposée par le prestigieux Barbican Centre de Londres, aux côtés d’œuvres de Björk, Will I Am, Amon Tobin, entre autres.
Les neuf titres présentés sur ce nouveau mini-album Kalia marquent par leur efficacité et leur concision (à peine plus de deux minutes par piste). En effet, son approche est plus radicale que d’habitude. Ici, chaque titre se base sur une idée simple dont il va rigoureusement exploiter tout le potentiel pour un résultat sans fioriture. Cela permet de mieux appréhender la substance qui fait le charme de son travail : un sens du groove et du rythme unique, des mélodies simples mais obsédantes, une capacité à occuper l’espace sonore quelques soient les contraintes qui lui sont imposées.

Mais surtout, Kalia démontre avec brio que la musique de Chapelier Fou n’est pas qu’une simple combinaison bien sentie d’électro et de violon. C’est avant tout un terrain de recherche, d’expérimentation et de cohésion. Et c’est pour cette raison que Louis, malgré ses nombreux travaux, parvient sans cesse à se renouveler. En ce sens, Kalia est un disque particulier, car il témoigne de l’importance de la musique au sein des sphères créatives. Elle est une inspiration, pour ses auteurs, pour ceux qui la reçoivent, pour ceux qui vont l’utiliser pour nourrir leur propre esprit créatif. C’est une interaction, un dialogue, une remise en cause perpétuelle.

Le “dialogue” est d’ailleurs peut-être le mot le plus approprié pour définir Kalia. Un dialogue au sein duquel s’expriment et se répondent plusieurs langages : sonores, visuels, corporels. Ainsi, pour compléter l’écoute du disque, un site internet est proposé à tous les curieux qui voudraient s’immerger un peu plus dans l’expérience Kalia.