“The Underground Secession”, nouvel album de FEU ROBERTSON [rock / Reims]

communiqué
Feu Robertson est revenu, pour célébrer la transe, le printemps de l’automne et l’Underground Secession, un rock mutant et psychédélique, teinté de folk et de post-rock, aux climax terribles et vertigineux. Cette nuit encore, Feu Robertson est opiomane, bisexuel et première fortune de Russie, il est le prince Félix Felixovitch Youssoupov qui s’amuse à errer dans Saint-Pétersbourg déguisé en mendiant et qui va assassiner Raspoutine en compagnie de l’agent secret britannique Oswald Rayner. The Underground Secession peut faire danser bien des garcelettes et des grenouilleux, Feu Robertson les regardera avec l’œil du faucon, dévorant le monde entre ses serres, et bégayant d’un dilettantisme et d’une rage burroughsienne. Quelque chose qui peut mettre des bourrelets de remords et des charrettées de sanglots, mais qui porte une lumière oblique et suspendue. Pour toi, jeune âme et douce peau. Feu Robertson livre un nouveau testament, comme un adieu à toutes les formes, à toutes les symphonies, à toutes les doses de réel. Carte postale, nouvelle peau, vieux serpent. « Tout est usé aujourd’hui, même le malheur » disait Camus qui savait tout ça, à moins que ce ne soit Kerouac à Big Sur quand il jouait à être le « roi des Beatniks » en charmante compagnie. La barque est avancée et Feu Robertson a déjà de l’eau à mi-cuisses, comme ses compagnons et comme Bouddha lors de son grand départ, lui qui a renoncé à son harem de danseurs et aux vierges qu’on lui amenait pourtant de partout. Pulvis et Lacrimae, alors tout ne serait qu’illusion ? Sans muse à jour possible ? Feu Robertson ne serait qu’un gitan au Texas, un soleil en prison, un déraciné de l’intérieur ? Serait-il impossible de façonner la sublime calination ? Although. Fluffy. Shinrinyoku. Feu Robertson n’est pas du genre à rester bonhomme. Il glisse sur sa traine-sauvage. Il sait que le monde hurle, mais lui ne veut pas hurler avec les loups. Il est Jacques L., qui préfère se forger « un avenir plein de vieilles connaissances », les muqueuses en vrac, de quoi se taper le ventrail en discutant de notes étranglées, ruisselantes de sang. Ohrwurm. L’autre jour, était-il Milton Mezz Mezzrow qui malgré sa forte dépendance aux drogues et son jeu irrégulier tâtait avec courage aux recoins noirs de l’univers ? Etait-il le comte Zaroff qui affirmait la primauté de la chasse sur l’orgie ? Alors il frappe comme un dingue, il invente un langage inconnu des 2 rives, un phrasé chaleureux et une trame harmonique où une floppée de quarts de ton intervient aux bons endroits. Il trace, il sillonne, il cambre. Il veut terminer sourd, éberlué, de la même façon qu’on est seul dans le silence ; avoir la chienne, se baigner dans l’espace, dans l’état de semi-déréliction qu’offre une nuit d’absolu. Nu, au bord du ravin, en pensant aux sciences occultes tel un aquoiboniste de l’abandon. Nekojita. Snegovik. Kopfkino. Car « c’est pas du Netflix », c’est du côté du souffle et du Soubresaut, de la cabriole et du looping que tout cela se passe. Tout ici, au juste, n’est qu’histoire de vraie musique, pas une saloperie mercantile de tilleul au pétrole qui te fout du courant dans les douilles en te donnant la gerbe l’instant d’après. Faut se regarder, parfois, dans la glace.
« Dis donc le Tsar, qu’est ce que tu balances ?
Rien, sauf ma limouse quand elle est cradingue… »