Rapport "L’épreuve du premier salarié dans le monde associatif"

communiqué 

Alors que la grande majorité des associations en France sont exclusivement administrées, pilotées et gérées par des bénévoles, une partie d’entre elles décident néanmoins chaque année de franchir le cap et d’embaucher leur premier salarié. Si ce premier barreau d’un changement d’échelle témoigne souvent de l’entrée dans une phase de développement pour l’association, il produit aussi une série de transformations auxquels elle va devoir faire face. L’entrée dans le salariat vient certes questionner la capacité économique de l’association, désormais astreinte à rémunérer son salarié dans la durée, mais elle vient aussi produire une série de déséquilibres sur les champs de la gouvernance, de l’organisation générale du travail et des modèles de financement qui vont devoir être interrogés pour permettre à l’association de retrouver l’équilibre.

L’objectif de la recherche-action « Cap Asso, franchir le cap et embaucher ? » était d’identifier les différentes dimensions concernées par ces déséquilibres, pour mieux comprendre, mesurer et caractériser les facteurs – internes comme externes – qui président et accompagnent l’entrée en salarisation. À travers la rencontre de plusieurs associations ayant recruté pour la première fois (démarche qualitative interprétative), un questionnaire en ligne (démarche quantitative) et la mise en place d’une communauté de pratiques, Cap Asso fait apparaitre les différentes dimensions et transformations observables au sein de l’association lors de cette séquence singulière.

La première transformation touche l’organisation du travail, désormais répartie entre bénévoles et salarié, et requiert une lecture nouvelle des différentes formes de travail qui coexistent et interagissent au sein de l’association : le halo du travail associatif. Celle-ci permet d’éclairer les difficultés que peuvent rencontrer ces nouveaux employeurs, notamment une altération de la qualité de l’emploi. La seconde des transformations touche à la gouvernance de l’association, la salarisation installant au centre de l’association un individu devenant rapidement indispensable aux prises de décisions et pourtant dénué du droit de vote. La dernière, en questionnant les évolutions du modèle de financement, montre que la première embauche vient modifier la composition des ressources de l’association, et partant, amène les conseils d’administration ou leurs représentants à abandonner progressivement une posture « de bon père de famille » pour adopter une posture plus entrepreneuriale, inscrite dans le temps long et fondée sur la prise de risque.

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