“Infinity”, nouvel album de ANKOOP [disco funk / Nancy]

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Le premier album d’Ankoop, Infinity, est un voyage sonore à travers la fin du XXe siècle, offrant un kaléidoscope d’influences musicales qui vont du disco-funk, au synthwave et même au heavy metal. C’est un premier album qui se joue comme une mixtape soigneusement organisée, chaque morceau capturant une ambiance distincte, tout en s’écoulant sans effort comme un récit cohérent.
Ouvert avec “Infinity”, l’album donne le ton avec un groove disco-funk luxuriant tout droit sorti du Studio 54. C’est un clin d’œil à l’âge d’or de Chic, mais avec un éclat de production soigné du XXIe siècle qui ne serait pas déplacé sur Random Access Memories de Daft Punk. C’est un banger par excellence avec des guitares étincelantes et une ligne de basse qui demande à être dansée, facilement l’un des morceaux les plus remarquables.
Ensuite, Blaze On et Neon Nights redoublent de nostalgie des années 80. « Blaze On » capture le paysage sonore vibrant et synthétique de l’époque avec toutes les touches chatoyantes et les basses roulantes typiques des explorations post-punk de New Order. Pendant ce temps, « Neon Nights » transporte les auditeurs directement dans un paysage urbain éclairé au néon. C’est un pur bonheur synthwave, canalisant l’énergie d’une bande-son de John Carpenter mais conçue pour la piste de danse.
Ankoop ne s’en tient pas à une seule formule, cependant. Tropical Breeze offre une pause bien nécessaire avec ses grooves décontractés et jazzy. Il a une allure indéniable qui fait hocher la tête, grâce à son échantillonnage ludique et à son instrumentation luxuriante. C’est le genre de morceau qui vous transporte dans un salon de plage, un cocktail à la main.
La polyvalence du groupe est encore plus mise en valeur dans Burning Desire, qui marie de manière inattendue les atmosphères sombres du synthwave avec des riffs de guitare brûlants inspirés de Van Halen. C’est une fusion audacieuse qui non seulement fonctionne, mais donne à l’album un sentiment de danger et d’imprévisibilité. Iron Fist, en revanche, voit Ankoop assumer pleinement son côté plus lourd, livrant un hommage sans retenue au métal des années 80, avec des riffs rapides et un shredding sans complexe.
Au niveau vocal, Friendship Is Forever et A Story Yet to Unfold font partie des titres les plus délicats. Ce dernier est particulièrement frappant, mêlant des rythmes de bossa nova à une performance vocale éthérée d’Anikaa, dont le timbre rêveur complète à merveille l’interaction de la basse fretless et de la flûte. C’est une pièce réfléchie, presque cinématographique, qui laisse entrevoir le potentiel d’Ankoop à se lancer dans des compositions plus sophistiquées.
Le morceau le plus audacieux pourrait bien être Cosmic Vibes, une critique effrontée de la pseudo-spiritualité dans laquelle le leader du groupe, Michael Castel, se moque de manière ludique des faux gourous avec des mantras caricaturaux. L’humour est subtil mais efficace, enveloppé dans un groove entraînant qui maintient l’auditeur engagé tout au long de l’album.
S’il y a une critique à formuler, c’est qu’Infinity frôle parfois le pastiche. Avec autant de références et d’hommages à des genres et artistes emblématiques, il y a un risque de perdre la propre voix d’Ankoop dans le mix. Pourtant, l’enthousiasme et l’engagement du groupe envers les paysages sonores qu’ils explorent font que le projet ressemble plus à une lettre d’amour qu’à une imitation.
Infinity est un premier album impressionnant qui met en valeur une profonde révérence pour l’histoire de la musique, réinterprétée à travers un prisme frais et moderne. Ankoop a réussi à rendre hommage aux sons du passé tout en leur insufflant leur caractère unique. Le résultat est un album qui semble à la fois intemporel et contemporain – une rareté dans le paysage actuel. Il est difficile de dire où Ankoop ira ensuite, mais si Infinity est une indication, ce sera forcément un voyage qui vaut la peine d’être suivi.