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Accueil SORTIES DE DISQUES & DE VIDÉOS SORTIES DE VIDÉOS SORTIES DE VIDÉOS EN LORRAINE “Constantinople”, nouvelle vidéo de CHAPELIER FOU [electro / Nancy]14/02/2020SORTIES DE VIDÉOS EN LORRAINE autoportrait Chapelier Fou, de son vrai nom Louis Warynski, est aujourd’hui bien connu pour sa discographie exemplaire : trois albums (613, Invisible et Deltas), trois EP (Darling darling darling, Scandale! et Al Abama) et deux 12″ de remixes (Protest et Fuses). Depuis le début de sa carrière, les morceaux du compositeur messin ont toujours éveillé l’imaginaire de ses auditeurs, au point de voir apparaître régulièrement des « fan music video ». De la même façon, de nombreux artistes, metteurs en scène, réalisateurs ou comédiens ont fait appel à lui pour l’utilisation de morceaux existants comme pour des compositions originales. “Les Métamorphoses de Mr. Kalia” s’inscrit dans ce cadre très spécifique du travail de commande réalisé par Chapelier Fou. Le mini-album Kalia en est le tout premier témoignage discographique. Au printemps 2014, Béatrice Lartigue et Cyril Diagne du collectif d’artistes Lab212 contactent Chapelier Fou alors que celui-ci finalise son troisième album Deltas. Les deux artistes l’invitent à participer à un projet d’installation d’arts numériques, « Les Métamorphoses de Mr. Kalia » dont le graphisme sera intégralement généré par du code et qui est proposé pour un contest à DevArt (firme réputée pour ses bases de données adaptées aux développeurs informatiques). Le projet est retenu par Google pour être présenté au sein de l’exposition « Digital Revolution » proposée par le prestigieux Barbican Centre de Londres, aux côtés d’œuvres de Björk, Will I Am, Amon Tobin, entre autres. Les neuf titres présentés sur ce nouveau mini-album Kalia marquent par leur efficacité et leur concision (à peine plus de deux minutes par piste). En effet, son approche est plus radicale que d’habitude. Ici, chaque titre se base sur une idée simple dont il va rigoureusement exploiter tout le potentiel pour un résultat sans fioriture. Cela permet de mieux appréhender la substance qui fait le charme de son travail : un sens du groove et du rythme unique, des mélodies simples mais obsédantes, une capacité à occuper l’espace sonore quelques soient les contraintes qui lui sont imposées. Mais surtout, Kalia démontre avec brio que la musique de Chapelier Fou n’est pas qu’une simple combinaison bien sentie d’électro et de violon. C’est avant tout un terrain de recherche, d’expérimentation et de cohésion. Et c’est pour cette raison que Louis, malgré ses nombreux travaux, parvient sans cesse à se renouveler. En ce sens, Kalia est un disque particulier, car il témoigne de l’importance de la musique au sein des sphères créatives. Elle est une inspiration, pour ses auteurs, pour ceux qui la reçoivent, pour ceux qui vont l’utiliser pour nourrir leur propre esprit créatif. C’est une interaction, un dialogue, une remise en cause perpétuelle. Le “dialogue” est d’ailleurs peut-être le mot le plus approprié pour définir Kalia. Un dialogue au sein duquel s’expriment et se répondent plusieurs langages : sonores, visuels, corporels. Ainsi, pour compléter l’écoute du disque, un site internet est proposé à tous les curieux qui voudraient s’immerger un peu plus dans l’expérience Kalia. CHAPELIER FOU CHAPELIER FOUelectro / Metz Site internet: www.chapelierfoumusic.com Affiche la biographie / présentation Biographie / présentation Muance comme une contraction entre « Mue » / « Mutation » et « Nuance ». Un mélange de mots qui correspond parfaitement à cette idée de métamorphose qui hante depuis toujours la réflexion du musicien Chapelier Fou. Depuis 2009, le multi instrumentiste originaire de Metz dévoile un univers fort et captivant, avec des compositions douces où les instruments se mélangent à des programmations électroniques. A une autre époque, on aurait dit tout simplement « electronica », pour qualifier cette rencontre de phrasés organiques et de rythmiques synthétiques, cette superposition d’atmosphères et de sentiments. En presque dix ans, Chapelier Fou a imposé une signature singulière au fil de maxis et d’albums qui ont trouvé un bel écho auprès des médias comme du public : 613 (2010), Invisible (2012), Deltas (2014), Kalia (2016), ! (2017). Pour accompagner toutes ces productions, Chapelier Fou a fait plusieurs tournées dans le monde entier (Europe, Russie, Chine, Amérique du Nord). De plus, la musique de Chapelier Fou a rencontré d’autres univers artistiques : l’audiovisuel, lors de la participation du musicien à la série Les Contes du Paris Perché ; l’art numérique, avec le projet interactif Les Métamorphoses de Mr. Kaliaimaginé avec le collectif d’artistes Lab212 et présenté au Barbican Centre à Londres ; ou encore l’art contemporain avec une commande du Centre Pompidou Metz pour illustrer l’exposition Musicircus à travers six temps forts, installations, performances et lives. L’artiste bricoleur est également souvent amené à pratiquer des actions pédagogiques et culturelles. Comme le projet d’expérimentations et d’apprentissage Le Végétaphone, créé dans le cadre d’une résidence scolaire avec la salle de musiques actuelles L’Antipode à Rennes. L’album précédent de Chapelier Fou, Deltas, a marqué un tournant dans son parcours artistique. Pour la première fois, il a travaillé avec d’autres musiciens – violoncelle, violon alto, clarinette, guitare – pour se produire en live. Cela lui a donné le goût du partage, des arrangements mis en commun, et lui a permis d’aborder son nouveau long-format, Muance, avec l’envie de compositions sans barrière, sans limite. Muance a été réalisé sur un long-terme, près de trois ans, avec une session d’une semaine avec ses musiciens – violon alto, clarinette, guitare – captée dans un studio aménagé dans une maison au fin fond du Jura. Trois morceaux sont ressortis de cette session qui a amené à Chapelier Fou un grand bol d’air frais dans sa manière de faire de la musique. Pour les autres compositions de l’album, il s’est enfermé dans son home studio, en solo. Une situation qu’il aime évidemment particulièrement, face à ses machines et ses instruments, face à lui-même. Il affectionne ce travail d’expérimentation, de confection de musique sans savoir au départ ce qui va se produire, comment vont se développer les idées. Jusqu’à trouver une résonance entre les morceaux, un équilibre d’ensemble : l’album est né alors, prêt à affronter les oreilles du monde. Pour ce nouveau long-format, Chapelier Fou joue d’une grande variété d’instruments (violon bien sûr, son instrument fétiche, mais aussi guitare, mandoline, bouzouki, synthés et orgue Farfisa). Ses compositions s’enrichissent aussi de samples qu’il puise dans des vieux vinyles de jazz bebop, de musique classique ou de musiques du monde. Cela apporte un dépaysement certain quand Chapelier Fou emprunte à ses vinyles des phrasés d’instruments éloignés : flûte péruvienne, bandoura et balalaïka. Avec ce dernier instrument, Louis Warynski (son vrai nom) évoque ainsi ses racines ukrainiennes. Pour porter l’album, le morceau « Philémon » fait office de premier single : en plus de ses qualités mélodiques et son motif central addictif, il incarne parfaitement la teneur générale du disque. On peut d’ailleurs d’ores et déjà affirmer que nous tenons là un des futurs classiques de Chapelier Fou. Ce ne sera pas le seul ! On projette un avenir similaire aux titres « Oracle », « Artifices », « Stiiitches » en encore « Temps utile ». Ainsi, Muance n’est pas simplement une proposition musicale, c’est un album contemporain et accessible, bien dans son époque. Un album où les gimmicks entêtants s’entremêlent aux harmonies célestes. Tout au long de Muance, un motif mélodique de quelques notes réunit et unifie l’ensemble des morceaux. Comme l’idée d’un personnage récurrent qui se ballade de composition en composition. Comme un jeu de piste, entre les pistes qui procure un véritable plaisir ludique. Clins d’œil et motifs récurrents sont autant d’éléments que l’auditeur est invité à découvrir et à se réapproprier selon son propre imaginaire. Une démarche inclusive qui atteste de la profonde bienveillance que l’artiste porte à son public. Pour donner de l’air et l’ampleur à ses compositions, Chapelier Fou a fait appel à Chab pour le mastering de l’album. Celui-ci est un spécialiste courtisé, qui a travaillé sur le dernier album de Daft Punk comme sur des disques de La Femme, Sébastien Tellier, Air, Benjamin Clementine et Flavien Berger, entre autres. Chab apporte son savoir-faire à cet album dans lequel Chapelier Fou revendique en même temps une douce sensibilité, un psychédélisme un peu plus assumé et aussi des notions d’humour et de légèreté. Avec toujours cette envie de faire se rencontrer des phrasés organiques et des textures synthétiques. Une signature qui fait la force de sa musique. Olivier Pernot