Penser des organisations artistiques et culturelles féministes et progressistes

*La mixité choisie est le fait de se réunir entre personnes appartenant à une ou plusieurs minorités opprimées et discriminées en excluant la participation de personnes appartenant aux groupes pouvant être oppressifs et discriminants (par exemple entre femmes et minorités de genre mais sans hommes cisgenres).*** Le collectif invite toute personne cis, trans ou non-binaire s’identifiant en tout ou en partie au genre masculin, peu importe son orientation sexuelle, à contribuer à la démarche militante de Futurs Composés contre les VHSS.

9h30-10h : Accueil convivial

10h-12h Atelier 1 – Brave space : transformer collectivement les pratiques artistiques

Atelier animé par Pierre-Luc Landry, écrivain, militant queer et professeur d’études littéraires, culturelles et médiatiques
Ouvert à tou·tes

Cet atelier propose d’explorer, à partir de la démarche de recherche-création-intervention de l’écrivain et professeur Pierre-Luc Landry, à quelles conditions et de quelle manière peuvent se développer des pratiques artistiques, culturelles et associatives ancrées dans le care, la justice sociale et les luttes féministes et queer ; afin de contribuer à transformer les milieux culturels et artistiques pour les rendre plus justes, solidaires et engagés.Nous interrogerons notamment la notion de brave space, en dialogue avec celle de safe space, mais aussi comment inscrire une démarche fondée sur l’éthique du care dans un milieu professionnel compétitif et marqué par la rareté des ressources.La visée de cet atelier est la présentation et co-construction d’un lexique critique, nourri par la recherche et le militantisme, ainsi que le partage de cadres théoriques et d’outils concrets pour accompagner nos pratiques et les conversations, y compris celles difficiles ou inconfortables, que nous aurons au fil de ces deux journées de rencontres.

12h15-13h45 : Repas en commun pour celles et ceux qui veulent (paiement à la charge de chacun·e)

14h-17h Table ronde – Quelles transformations structurelles les organisations culturelles doivent-elles mener face aux violences sexuelles ?

Ouverte à tou·tes

” Si nous arrêtions de nous demander s’il faut “séparer l’homme de l’artiste”, […] si les artistes accusés de viol n’étaient plus programmés, si les personnes accusées de violences dans les équipes étaient suspendues […], si notre secteur était moins précaire, si les postes de direction étaient davantage occupés par des femmes, […] nous pourrions dire que nous avons changé le monde. ” – Mélanie Gourves, Commission d’enquête parlementaire sur les violences dans la culture, 2025En écho à cet appel, cette table ronde interrogera la responsabilité des organisations culturelles et artistiques face aux violences. Comment accueillir les victimes lorsque ces violences sont produites en interne et comment déprogrammer ou suspendre ? Peut-on penser un usage féministe du droit ? Est-ce que dans les structures culturelles, la réintégration des auteurs – notamment lorsqu’il s’agit d’étudiants – après réalisation d’une sanction disciplinaire est souhaitable ? Les structures culturelles ont-elles aussi une responsabilité de réparation, et peuvent-elles offrir, en complément des parcours judiciaires, des espaces de reconnaissance, de soin ou de justice symbolique ?  Il s’agira d’explorer  ces enjeux pour esquisser les transformations nécessaires à la construction d’un secteur culturel plus protecteur – ou, à tout le moins, moins violent.Les intervenant·es :

Modération : Aliette De Laleu, journaliste, productrice à France Musique et autrice

9h30-10h : Accueil convivial

Comment les héritages coloniaux marquent-ils encore nos institutions culturelles et musicales, les répertoires joués et nos pratiques professionnelles ? Comment parler des œuvres sans reproduire l’exotisation ou l’invisibilisation de ses créateur·rices? Quelles résistances rencontrent les artistes racisé·es ou issu·es de parcours musicaux extra-occidentaux en France ? Et comment devenir un·e véritable allié·e antiraciste dans les arts, en tant que musicien·ne, programmateur·rice ou acteur·rice culturel·le ?Cet atelier proposera d’abord un cadre théorique et des outils concrets pour identifier nos propres biais et leur impact dans nos quotidiens professionnels, puis un temps d’échange avec Clémence Mebsout, violoncelliste franco-marocaine et cofondatrice du collectif Ubuntu au CNSMDP, qui mène une réflexion collective sur la place des pratiques extra-occidentales dans l’enseignement supérieur artistique. Enfin, un temps de pratique musicale collective pourra permettre d’expérimenter, par le chant, d’autres manières de co-construire et de partager les savoirs.

12h15-13h45 : Repas en commun pour celles et ceux qui veulent (paiement à la charge de chacun·e)

Futurs Composés propose un atelier en autogestion, pensé comme un espace de résistance face aux freins que rencontrent les professionnelles du secteur musical dans leurs trajectoires, du fait des inégalités, du sexisme et des violences patriarcales.À partir de questions concrètes et grâce à la modération de Margot Lallier, nous ouvrirons un espace de parole et de réflexion collective autour des obstacles qui structurent nos parcours : peur d’être disqualifiée, injonctions contradictoires autour de l’ambition, maternité, précarité économique, etc.L’objectif n’est pas d’« apprendre à dépasser » ces freins individuellement, mais de les nommer, analyser et mettre en commun les stratégies de résistance élaborées par chacune, afin de renforcer nos carrières autant que nos solidarités, et de nourrir une dynamique d’émancipation professionnelle et personnelle.

14h-17h Atelier 4 – Vers la création d’un collectif masculin* proféministe et allié de la lutte contre les VHSS

Atelier animé par Pierre-Luc Landry, écrivain, militant queer et professeur d’études littéraires, culturelles et médiatiques
En non-mixité masculine

Cet atelier propose de multiplier les espaces d’échange et de réflexion sur l’implication des hommes^* dans la lutte contre les violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS) par la création d’un collectif proféministe et allié au sein de Futurs Composés.Ensemble, nous imagerons des formes d’organisation permettant de nous sensibiliser aux situations de violences et aux contextes qui les favorisent, de nous mobiliser en tant qu’alliés actifs dans la lutte contre les VHSS, et de développer des ressources et partager des outils concrets pour agir au sein du réseau, dans nos lieux de travail, lors de rencontres professionnelles et en contexte festif.Le collectif masculin envisagé n’est ni masculiniste ni viril : tout en libérant la parole des personnes s’identifiant à la masculinité afin de favoriser la prise de conscience collective et l’amélioration des connaissances sur le consentement, les VHSS et leurs conséquences, nous souhaitons contribuer à la déconstruction des stéréotypes de genre, à la remise en question des comportements et des attitudes hérités de la masculinité toxique et initier un parcours de responsabilisation des hommes^* du milieu de la création musicale.Comment parler, entre hommes^*, des VHSS? Comment démontrer à nos collègues notre présence en tant qu’hommes^* proféministes et alliés? Comment réfléchir aux VHSS au-delà de la question de l’intentionnalité et en dehors de la binarité bon/méchant? Comment réparer les relations professionnelles et favoriser l’égalité FHX dans le milieu de la création musicale? Quels problèmes les hommes^* rencontrent-ils dans le milieu par rapport aux VHSS?* Le collectif invite toute personne cis, trans ou non-binaire s’identifiant en tout ou en partie au genre masculin, peu importe son orientation sexuelle, à contribuer à la démarche militante de Futurs Composés contre les VHSS.

Journée européenne de dialogue entre pair·es sur les violences sexistes et sexuelles dans les secteurs artistiques

[English below]Les échanges se feront en anglais, des traductions informelles vers le français pourront avoir lieu entre les participant·es.Une journée organisée par le réseau Futurs Composés en partenariat avec le festival MusicaEn Europe, 55 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel depuis l’âge de 15 ans. Une femme sur deux a subi du harcèlement sexuel dans le cadre professionnel, et dans la grande majorité des cas les auteurs sont des hommes.
Par ailleurs, 11 % des femmes européennes déclarent avoir déjà subi un rapport sexuel forcé ou non désiré avec une personne de leur milieu professionnel.La publication Gender and Power Relations de SHIFT – Shared Initiatives for Training (2022) montre que le mouvement #MeToo a bien traversé le secteur culturel européen, mais de façon très inégale, et que l’intensité du backlash varie d’un pays à l’autre.Aussi, ces constats rappellent que les violences sexistes et sexuelles dans le secteur culturel sont une réalité européenne. Parce que le terrain d’action des artistes et des acteur·rices culturel·les – en musique comme dans les arts vivants –  est souvent transnational, parce que nos contextes se ressemblent d’un pays à l’autre (précarité, spécificité du travail artistique, dynamiques de pouvoir…), il apparaît évident que rendre nos secteurs culturels plus sûrs et moins violents appelle une réponse collective et européenne. C’est dans cette perspective que Futurs Composés propose d’organiser une journée internationale de travail et de dialogue, dans le prolongement de ses rencontres annuelles consacrées aux enjeux d’égalité de genre et prévention des violences dans le secteur culturel.Cette rencontre vise à réunir différents réseaux, collectifs et structures engagés contre les violences sexistes et sexuelles dans la culture, en Europe et au-delà. Elle se veut avant tout un espace de rencontre et de mise en commun : un temps pour croiser nos expériences, identifier des problématiques partagées, réfléchir ensemble à des pistes d’action collectives ou à la mutualisation de ressources et d’outils, et poser ainsi, les bases de coopérations européennes et internationales futures.

9h30-10h : Accueil convivial

10h-12h : Présentations et échanges avec les réseaux et collectifs européens et internationaux | Ouvert à tou·tes

12h15-13h45 : Repas en commun pour celles et ceux qui veulent (paiement à la charge de chacun·e)

14h-16h : Session de travail entre réseaux | Sur invitation