[Chronique] DESTINO : LOUIS

DESTINO : LOUIS

C’est en sortant d’un grand brainstorming avec moi-même que j’ai chaussé mon casque pour écouter L’EP « Louis » de Destino. Déjà amoché de ne pas avoir gagné contre moi-même, c’est un peu dépité que j’ai appris que l’artiste en question et susnommé « Destino » cachait en fait le pseudo en second du fameux Yuksek.


Soyons franc ! La vague Electro Pop menée par Brodinski, The Shoes ou Yuksek m’a laissé un arrière-goût de trop vu, même si on peut se féliciter que beaucoup des leaders du style viennent du village d’en face, Reims. Ce côté underground électro acidulé qui porte des baskets à 200 balles pour le fun, m’a diablement énervé il y a quelques années…

C’est donc casque vissé et dents serrées, fermement assis dans mon fauteuil que j’ai appuyé sur lecture.

Surprise et étonnement, les premiers beats sont envoutants, calmes, à la limite du méditatif. Organiques même… on dirait des instruments indie, aux sonorités colorées… La voix est posée et moderne, entonnant telle une prière électronique, un champ shamanique. Rien, mais rien à voir avec ce que l’on peut connaitre de l’artiste caché derrière ce pseudo.

Même constat en suivant la piste 2, qui oscille entre modernité électronique et ligne de basses ghetto funky d’un autre âge. Me serais-je trompé sur le bonhomme ? Sa musique est ici universelle et composée de multiples facettes, comme une personnalité complexe mais accessible.

Le dernier morceau de l’opus, quant à lui, est remixé par Alek Lee et ne trahit pas l’œuvre non plus. Tribal et rassembleur, il assemble parfaitement les 2 visions artistiques en une seule ligne.

C’est donc un autre homme que nous propose « Louis » de Destino, ou le même mais par un autre versant de la montagne. Car il y avait à escalader tout de même. Prétendre faire route seul sous un autre nom que Yuksek, c’est culotté… mais réussi ! On est proche de l’expérience sensorielle discrète, pleine de charme, qui remonte aux oreilles et nous emmène au nirvana.

A déguster en fermant les yeux et à notre époque, cela fait du bien.

Dove MLEH

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