“Scar Cycles”, nouvelle vidéo de ALB [pop / Reims]

autoportrait
YZG7879HGT est le code secret de la porte d’entrée du clavier maître de la salle des machines de la commande d’une des manettes du cerveau de Clément Daquin, homme-orchestre brillant au physique proche de Patrick Dewaere et à la créativé non loin de celle de Michel Gondry.
En 2007, alors que Reims n’est pas encore tout à fait à la mode, un drôle de type sort de sa cave studio bunker de temps en temps pour acheter un Bò Bún ou bien un fer à souder. Il répare peut être une de ses machines étranges auxquelles il donne vie chaque jour, ou converse avec une boite à rythmes, tripote des boutons, ou conçoit des décors pour la tournée de Yuksek.
Pas fou le toutou, plutôt sympa, Clément Daquin pilote ALB comme il pilotait jadis les laptops de son école d’arts graphiques. Ses machines sont ses copains, et si le ALB de 2007 est un trio, on peut y ajouter tout un tas de jouets de geeks adulescents mi-figue mi-raisin, mi-Pop mi Pac-Man. L’album “Mange-Disque” sera le premier bonbec orange d’un gosse du Nord perfectionniste.
Ca et là, pastiches de pochettes de disques pour chaque chanson, concept sonore dingo où l’on consulte une notice de pharmacie pour grignoter le CD aux allures de vinyle. La musique est pop, baroque, électronique, avec un son précieux, des constructions dansantes et tristounettes.
Il faudra quelques années à Clément pour accoucher d’un nouveau tableau musical.
Ce coup-ci sa nouvelle toile Pop a des allures de laser. Celui de TRON sur lequel le funambule Daquin danse d’un bout à l’autre croisant tour à tour Jean-Michel Jarre, Beach Boys, Electric Light Orchestra, François de Roubaix, Eagles, William Sheller ou la french-touch des papas Phoenix et Rob.
Pas étonnant qu’Alex Gopher et Jean-Benoît Dunckel y signent des remixs dans le prochain EP.
Depuis le départ de son bassiste chez les Bewitched Hands et de son chanteur Alio, Clément s’est tourné vers son copain le microphone.
Et si le stylo le gratouillait déjà par le passé, Daquin chanteur va de plus belle s’inspirer des voyages avec Yuksek lors de sa tournée mondiale de 2011/2012 pour lequel certains découvrent un Clément partenaire du producteur beau gosse. Daquin vagabond voit la fin du monde à Macao et ses textes s’épaississent. Il faudra désormais compter avec Daquin songwriter.
Le geek de 2007 est désormais un musicien quasi kraut-rock au concept album encore une fois passionnant, mixé par Stéphane “ALF” Briat. Et oui, ALF rencontre ALB pour un second album écrit au fer à souder émotionnel. Le disque est conçu comme une progression de l’acoustique à l’électronique, allant de la pop au prog, de la légèreté à la tension pour terminer vers la sérénité. De la flute bucolique d’”Hypoballad” à la console Nintendo de “Golden Chains”, des plages de “Natures Synthétiques” aux envolées futuristes de “Oh!Louise”, des textes photographiques de “Back To The Sun” aux confessions familiales groovy de “Never Miss You”. Oui ALB écrit des chansons. Mais aussi des sons. Ceux qui renvoient à nos souvenirs d’enfance, lorsque l’on ne veut pas aller à l’école. Clément gamin veut encore regarder la télé et entendre un Moog pour la première fois dans la bande originale de “L’Histoire Sans Fin”.
Et sur scène, 25 ans plus tard, c’est la course aux souvenirs. On croit être observé par R2D2 tout le long du concert, flanqués de claviers et de batteries du ALB duo. Une formule scénique sans playbacks, avec des programmes lancés par un Clément et son batteur tels Doc et Mc Fly au volant de la DeLorean, face à face, très occupés, inquiets de nous ramener en 1985 ou en 2025, année où Louise écoutera les chansons de son papa Daquin sans rougir. Zombie Zombie, Silver Apples, ou simplement un show geek ou les White Stripes auraient louché plus sur un Atari que sur un vieux piano? ALB lorgne vers le dancefloor aussi. Mais avec une petite envie de rentrer jouer à la console. Ou au fer à souder des machins et des trucs et des bidules. NOM DE ZEUS!