“L’Être et le Néant”, nouvelle vidéo de DJ FOST [hip hop / Strasbourg]

Extrait de l’album vinyle “Anatomie d’un mythe”

autoportrait
Pour son troisième opus « Anatomie d’un mythe », Dj Fost nous propose une dissection hip hop et contemporaine du mythe de Faust sur vinyle.
S’inspirant de l’intégralité des œuvres cinématographiques et discographiques ayant pour propos ce sujet, il s’appliqua à extraire de toute matière « faustienne » confondue, les samples les plus incisifs.
De l’opéra de Berlioz à celui de Gounod, du film « La beauté du diable » de René Clair au « Faust » de Murnau, de celui de Sokourov en passant par l’adaptation de Yuzna de la bande dessinée américaine du même nom, Fost retrace à travers différentes époques, différentes influences le parcours de cet anti héros tourmenté par l’éternelle dualité du bien et du mal. D’anachronismes volontaires au mélange des genres et au mélange des langues, ces 9 titres nous embarquent sur une partition oscillant entre rap rocailleux et morceaux instrumentaux obscures.
Concernant les voix on trouvera notamment celle de Doap Nixon et celle de King Syze, rappeurs du célèbre groupe underground de Philadelphie « Army of pharaohs » formé par Vinnie Paz de Jedi Mind tricks et signé sur le label Babygrande ; mais aussi celle de Mark Deez caractérisée par un timbre unique et déjà présent sur « Sérum de samples ». Coté français on notera la présence de Paco, plume montante de la scène alternative française mais aussi Le 6 figure emblématique du rap strasbourgeois et Doni Donzo son équivalant Toulousain, déjà présent sur « Crack Park ».
Au travers de samples ciblés autour du thème et d’autres issus du «crate digging » particulier du beatmaker, on remarquera la présence également d’extraits puisés sur les vinyls de Eric Dolphy, Lionel Hampton ou Max Roach, ou encore sur les bandes son des compositeurs de musique de film comme Philippe Sarde ou George S. Clinton.
Par ailleurs en plus du sampling, le harpiste Guillaume Gravelin nous ravira par son intervention décalée dans le morceau «Sous le soleil de Satan».
Pour conclure cet album concept respecte toutes les règles du genre, l’esthétique torturée y est linéaire. Ce disque s’approprie une unité et une cohérence interne propre à cet exercice de style. En bref un « Faust 2.0 » mais aussi un hommage à un mythe qui au fur et à mesure des siècles ne s’épuise pas et se nourrit de la période qu’il traverse.